La récente finalisation du génome du b?uf zébu par un groupe de chercheurs de l'UNESP donne espoir aux éleveurs de produire le super b?uf et ouvre la porte à des combinaisons jusque-là impossible, entre qualité supérieure, résistance aux parasites et aux températures élevées
À l'exception du sud du pays, où prédomine les races taurines comme la hereford et l'angus, 90 % du cheptel est de sang de zébu, une sous-espèce originaire de l'Inde. Représentée spécialement par la race nelore, ce bovin a été implanté à grande échelle pour s'être le mieux adapté à notre climat et pour résister aux parasites. ??La viande bovine brésilienne ne serait pas aussi succulente que celles produites en Europe ou Amérique du Nord, mythe ou réalité ? C'est que les bovins d'origine européenne auraient une viande beaucoup plus tendre et savoureuse que celle du zébu dite «coriace» ou trop maigre pour certains palais. Une question de goût, juge Luiz Antonio Josahkian de l'Association brésilienne des éleveurs de zébu. «Notre viande est moins grasse, plus ferme et avec un goût plus prononcé que celle de b?uf d'origine européenne parce que nos b?ufs sont de pâturages. » José Fernando Garcia, coordonnateur du projet Génome du zébu à l'Université de l'État de São Paulo (UNESP), commente que « le Brésil a le plus important troupeau commercial du monde, mais y perd à cause de sa plus faible valeur ».
Mais ce constat devrait bientôt pouvoir changer. Une recherche réalisée en partenariat avec les États-Unis et l'Italie sur le séquençage du génome du zébu « va nous permettre d'établir des paramètres de qualité de normes internationales », explique M. Garcia. La conclusion du génome du zébu ravive donc le vieux rêve des éleveurs brésiliens d'allier la résistance du zébu et la haute qualité des bovins européens. ?
Une super qualité pour le consommateur comme pour l'éleveur
?Pour nous consommateurs, améliorer l'animal cela signifie avoir dans notre assiette une viande plus tendre et savoureuse. Pour l'éleveur, c'est de pouvoir abattre les bovins en moins de temps pour un coût plus faible tout en ayant une viande de qualité. « Le Brésilien a de meilleurs revenus et exige plus de qualité, d'où la popularité de la viande argentine ou uruguayenne, considérée comme premium », commente M. Josahkian.
Pour découvrir si un bovin est un bon reproducteur, explique M.Garcia, l'éleveur n'aura plus besoin d'abattre une bête pour connaître les caractéristiques de la viande. « Les informations telles que la qualité, la tendreté, l'indice de gras, la résistance aux parasites et la tolérance à la chaleur pourront être connus à partir de tests d'ADN. »
Les recherches développées à partir du génome peuvent non seulement mener à la naissance du super b?uf, mais aussi impacter de manière positive sur l'environnement, selon M. Garcia. « Dans les champs, l'éleveur pourra produire plus efficacement, sans occuper de nouvelles zones, limitant ainsi la déforestation. » Mordre dans ce bifteck ne sera que meilleur !?
Marc GALLICHAN (www.lepetitjournal.com ? São Paulo) lundi 24 octobre 2011
Écrit par Lepetitjournal Sao Paulo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012
Publié le 24 octobre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012